Christine Bayle, présidente d’honneur de notre 4ème bal en costume
Chestnut est très honoré d’accueillir Christine Bayle qui présidera le 4ème bal en costume de Chestnut le 26 mai prochain. Découvrez quelques éléments de sa biographie.
Chez les Bayle, les filles font du piano et de la danse. Aussi, dès l’âge de 4 ans, Christine enfile ses premiers chaussons. On l’inscrit d’abord dans un cours de danse rythmique, puis elle prend ses premiers cours de danse classique avec un professeur un peu particulier à qui il convient de servir du « Princesse » car Matilda Felixovna Kschessinskaïa, célèbrissime ballerine du temps des tsars, a en effet épousé le Grand-duc André Vladimirovitch de Russie et été élevée au rang de Princesse Krassinska !
A six ans, elle intègre le cours de Nina Tikhonova , ancienne danseuse soliste des ballets de Monte-Carlo. Elle y reçoit une initiation technique et artistique complète qui la révèle à elle-même : elle sera danseuse. Elle étudie pendant 10 ans avec Nina Tikhonova tout en participant à des tournées de la Compagnie Miskovitch, compagnie de renom international accueillant de grands chorégraphes (Béjart, Charrat, Lifar…), de grands professeurs (René Bon, Lacotte…) et de grands danseurs (Chauviré, Vyroubova, Algaroff Athanasoff) qu’elle côtoie au début comme membre du corps de ballet et ensuite comme soliste (Le Pas de Quatre romantique, Le pas de Cinq de Suite en Blanc ….). Christine aime à rappeler les noms de ces illustres artistes qu’elle s’est toujours sentie honorée d’avoir rencontrés dans leur travail.
Ces années de formation dans les salles de cours et sur les planches la conduisent à intégrer l’Opéra de Hambourg. Elle y interprète « la Mélancolie », l’un des tempéraments du ballet de Balanchine. Nous sommes en 1968. Une grave blessure aux tendons va stopper net cette carrière prometteuse.
Christine rentre à Paris et pendant qu’elle soigne ses pieds, elle sollicite ses mains de pianiste. Elle gagne sa vie en accompagnant des cours de danse classique. Elle étudie l’harmonie et commence une carrière de comédienne après un détour par le cours de théâtre de Jean-Laurent Cochet. Elle rencontre Catherine Dasté et joue Molière, Gogol, Goldoni…
Un spectacle de danse de la Renaissance, dirigé par Michèle Nadal, la ramènera à Terpsichore. Sur le conseil de Michèle, Christine fait la connaissance de Francine Lancelot dont elle deviendra rapidement l’assistante et la danseuse soliste au sein de « Ris et Danceries », compagnie de danse baroque qui voit le jour en 1980. Cette passion pour les danses anciennes ne la quittera plus.
En 1983, Christine continue son chemin avec sa propre compagnie « L’Eclat des Muses » pour laquelle elle va chorégraphier au rythme soutenu d’un projet par an. L’éclat des Muses fête cette année ses 30 années d’existence !
Quand on l’interroge, Christine déclare aimer les ballets avec des arguments solides et des personnages bien dessinés, ce qui peut être une bonne définition de la danse-théâtre, mais elle dit aussi beaucoup apprécier l’abstraction du mouvement.
Elle souligne plus particulièrement l’importance de certains de ses ballets : une production des « Amants magnifiques », « La Pastorale comique » et tout récemment « Le Ballet de la Merlaison » qui l’a occupée ces dernières années et que la compagnie a donné à Compiègne en mai 2012. Elle les qualifie d’oeuvres-clefs qui, à différentes époques, peuvent permettre de comprendre le processus qui mène du ballet à l’opéra à la française et plus largement éclairent l’histoire de la danse en général. C’est en ce sens qu’elle conçoit la recherche et la création, à côté de ses créations originales et contemporaines.
Et si c’était à refaire ? Elle travaillerait …… le chant ! Pour être soprano dramatique et chanter Mozart.
(propos recueillis par Cécile Laye le 5 mai 2013)