Présentation : (in English)

Une bourse et une frustration sont à l’origine de ce 6^e album enregistré par CHESTNUT. Commençons par la frustration : souvent les musiciens qui s’intéressent au répertoire PLAYFORD enregistrent plusieurs mélodies à la suite à partir des éditions du Dancing Master. Ces suites sont souvent intéressantes mais rarement dansables parce qu’elles ne respectent pas l’architecture de la danse.

Quant à la bourse, elle me fut octroyée par le Centre National de la Danse en 2016 pour classer les 105 danses de l’édition de 1651 publiée par John Playford, plus quelques danses des 3^e et 4^e éditions. Ce travail me permit de découvrir de bonnes danses laissées de côté par Cecil Sharp, le premier reconstructeur historique. Après expérimentation avec les danseurs, il devint évident que les danses sélectionnées gagnaient en intérêt quand elles étaient regroupées en suites chorégraphiques.

La suite permet de mettre en exergue l’emploi d’une même figure avec des variantes comme en témoignent les croisements de la suite 1, de signaler l’inventivité des figures de progression (suite 2), d’adosser des danses organisées autour d’un schéma classique à d’autres présentant des couplets de longueur inhabituelle (suites 5 et 6) et de court-circuiter la problématique des longways progressifs dans les premières éditions de Playford en proposant une solution raisonnée.

Prises isolément, beaucoup des danses sélectionnées sont relativement courtes. Elles permettront aux danseurs débutants d’acquérir des réflexes essentiels pour utiliser les figures de base (les reels et les chaînes, l’inversion du set, etc …).

Proposées en suite, les danses deviennent une gageure pour les danseurs expérimentés qui n’ont plus besoin de répéter les mouvements et qui sont en mesure de mémoriser des séquences longues et variées.

Au-delà des suites à visée pédagogique (suite 3), ce nouvel album propose deux danses tirées d’éditions plus tardives et un certain nombre de suites modernes émanant de différents chorégraphes et mises en valeur par la beauté de la musique d’Henry Purcell, de Turlough O’Carolan et de Georg Philipp Telemann. Ambitieuses et moins prévisibles que les danses du Dancing Master, elles mettent en œuvre le principe du chœur en mouvement et du solo.

Pour ce nouvel enregistrement, nous avons sollicité deux ensembles ayant participé aux bals organisés par CHESTNUT. Chaque groupe apporte des couleurs différentes qui enrichissent l’ensemble. Nous avons baptisé cet album Jog On en empruntant le titre à une des danses de l’édition de 1651. Jog On, autrement dit : continuons à danser ! C’est une des nombreuses leçons que nous aura enseignées la récente pandémie.

Retrouvons-nous pour danser, partager et transmettre à notre tour. Les danseurs qui aiment ce répertoire s’y emploient et la seule ambition de cet album est de les y aider.

Cécile Laye, Paris, mars 2022

Presentation:

The 6^th album recorded by CHESTNUT is the result of a grant and a frustration. Let’s start with the frustration. Musicians interested in the PLAYFORD repertoire often record suites of tunes out of the Dancing Master editions. Although interesting, these suites are rarely danceable, because they fail to respect the structure of the dances involved.

As for the grant, it was awarded to me in 2016 by the National Dance Center so that I could take on the task of classifying the 105 dances published by the London editor John Playford in 1651. This work enabled me to discover some good dances that Cecil Sharp, who was the first to carry out the work of reconstructing Playford dances, had left aside. After some experimental work with our dancers, it became obvious that these dances became more interesting when put together in choreographic suites.

The suite allowed us to highlight one figure by using variants of it as is shown by the crossings in Suite No. 1, to give an account of the inventiveness underlying the use of progressive figures (Suite No. 2), to put dances displaying a standard lay-out with others of unusual length (Suites Nos. 5 and 6) and to deal with problems encountered in progressive longways in the earlier editions of PLAYFORD, proposing workable solutions.

Taken individually, many of the dances chosen are relatively short. It is hoped that they will allow beginners to master basic figures such as reels, heys, reversing the set, etc…

Presented in suites, these dances can also be taken up as a challenge by advanced dancers who no longer need to repeat movements and who are well able to memorize long and varied sequences of dances.

Besides the suites intended for teaching purposes, this new album includes two dances taken from later editions and a number of modern suites from various choreographers which are enhanced by the beauty of the music of Henry Purcell, Turlough O’Carolan and Georg Philipp Telemann. These dances are more ambitious and less predictable than those in the Dancing Master and they put into practice the idea of a moving chorus alternating with solo dancing.

To make this new recording possible we have asked two groups, having previously performed for CHESTNUT, to play for us. Each group brings its own style and sound to the overall musical experience of the album. The title “Jog On” is borrowed from one of the 1651 edition dances. “Jog On” Yes, indeed: Let’s keep on dancing! is one of the many lessons that the recent pandemic has taught us.

So, let’s meet again to dance, share and transmit. That’s what dancers who enjoy this repertoire do, and the one and only ambition of the present album is to help them do so.

Cécile Laye, Paris, March 2022

20 titres :